Diversité et intégration

Si le chômage des jeunes a diminué par rapport à l'année dernière dans l'ensemble de l'Union, les petites villes européennes peinent à rester attractives pour les jeunes.

Le taux de chômage des jeunes dans l'UE est actuellement de 13,8 % et a diminué par rapport à l'année dernière, mais le taux varie d'une région à l'autre, le plus grand nombre de jeunes chômeurs se trouvant dans les régions du sud de l'Europe.

Dans la municipalité portugaise de Mourão, une petite ville située près de la frontière espagnole, le taux de chômage des jeunes est de 24,6 %.

Selon le maire João Fortes, alors que de nombreux jeunes aimeraient rester, ils finissent par partir dans d'autres villes où ils trouvent davantage d'opportunités d'emploi, comme Evora, Porto ou Lisbonne.


Des villes vieillissantes

"J'aimerais vraiment qu'ils [reviennent] car notre population vieillit tellement que nous avons besoin de jeunes pour construire leurs propres projets, leur propre famille ", a déclaré M. Fortes à EURACTIV.

D'autres maires soulèvent des préoccupations similaires concernant l'impact des changements démographiques sur leurs municipalités.

Alexandros Paschalis, maire adjoint d'Edessa, une petite ville grecque avec un taux de chômage global de 45 %, a déclaré que la " ville devient de plus en plus vieille. "

"La plupart des personnes qui vont étudier n'ont pas la possibilité de revenir pour faire le travail pour lequel elles étudient", a-t-il déclaré lors d'une conférence organisée dans le cadre de la semaine des régions de l'UE, ajoutant que les autorités locales manquent souvent d'outils pour lutter contre le chômage des jeunes.

La ville de Klaipėda, sur la côte lituanienne, est également confrontée à un défi similaire pour inciter les jeunes locaux à rester.

Selon le maire Vytautas Grubliauskas, "l'objectif n'est pas de les arrêter, mais de tout faire pour qu'ils puissent revenir."

Construire des infrastructures

Selon Grubliauskas, pour réduire le chômage et retenir les jeunes talents, les régions et les villes doivent être "attractives du point de vue des infrastructures."

"Il ne suffit pas de créer des emplois, il faut aussi mettre en place les conditions adéquates", notamment des infrastructures pour compenser les salaires plus bas, a-t-il déclaré.

Le chômage des jeunes à Klaipėda est inférieur à la moyenne européenne et au taux de chômage global, avec à peine plus de 8 % de la population âgée de 16 à 29 ans sans emploi.

Le maire a déclaré que la municipalité "aborde ces défis d'une bonne manière", par exemple en coopérant avec des universités et des ONG. La ville a également créé un mécanisme de financement pour attirer des spécialistes dans les domaines les plus touchés par la pénurie de main-d'œuvre, tels que les techniciens informatiques, les médecins et les enseignants.

Selon lui, il incombe aux villes et aux régions de veiller à ce que les infrastructures urbaines et le choix des emplois soient attrayants pour les jeunes. En même temps, il a déclaré que l'orientation professionnelle est essentielle pour aider les jeunes à comprendre leurs talents.

Formation

Au niveau de l'UE, la Commission encourage la formation professionnelle pour combler les lacunes du marché du travail et donner aux jeunes les compétences nécessaires pour trouver un emploi.

Toutefois, le problème "ne peut être résolu en six mois", selon Andrea Glorioso, chargée de mission à la Commission européenne.

"La politique de l'éducation prend beaucoup de temps, pour en voir les effets, il faut un peu de patience", a-t-il déclaré.

Entre-temps, la municipalité de Mourão tente de s'attaquer au problème au niveau local, en donnant aux jeunes la possibilité d'effectuer une expérience professionnelle dans la municipalité.

L'idée est qu'ils développent des compétences que la municipalité ne possède pas et pour lesquelles elle doit faire appel à des consultants externes.

"Pourquoi ne pas essayer d'apprendre à ces jeunes comment faire ?" a déclaré Fortes.

"Cela demandera du temps, évidemment, mais après ce temps, peut-être aurons-nous les ressources internes nécessaires pour gérer ce genre de tâches."

Cet article a d'abord été publié par EurActiv. Lisez le texte intégral.