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IncluCities

Conférence Metropolis - 23.09.2022

De Berlin à Beyrouth, « la migration n'est pas un problème à résoudre mais une réalité à gérer »
Les multiples crises mondiales ayant un impact sur la migration et la mobilité exigent des réponses locales immédiates et coordonnées. Quels sont les principaux défis et quelles solutions se sont déjà avérées soutenables ? Le CCRE et IncluCities ont exploré ces questions au cours de la conférence internationale Metropolis à Berlin.
 
Berlin est connue comme une ville multiculturelle où un enfant sur deux est issu de l'immigration. Les migrants jouent un rôle important dans la ville et la migration affecte tous les niveaux de la vie politique et quotidienne. En effet, Berlin a été le premier Land allemand à mettre en œuvre une loi spécifique sur l'intégration des migrants, en favorisant notamment leurs possibilités de travailler dans le secteur public.
 
Les collectivités territoriales travaillent main dans la main avec les ONG et la société civile pour avoir une bonne compréhension de la situation sur le terrain. Dans la gestion des crises, le niveau local est stratégique, a expliqué Katarina Niewiedzial, commissaire du Sénat de Berlin pour l'intégration et la migration. « Cependant, nous sommes très lents et faisons encore beaucoup de choses sur papier », a-t-elle ajouté. « Nous avons encore beaucoup à apprendre d'autres villes, comme Varsovie, en matière de solutions numériques sur la migration ».
 
Le partage des connaissances va dans les deux sens
 
La ville de Varsovie a également appris des bonnes pratiques et de l'expérience de Berlin pour élaborer une réponse plus efficace et complète aux flux migratoires. Lorsque 800 000 réfugiés ukrainiens sont arrivés à Varsovie après l'invasion russe, il a fallu moins de 12 heures à la ville pour mettre en place un plan de gestion de crise.
 
Bien qu'elle ne dispose que de ressources minimales, voire inexistantes, et qu'elle dépende du soutien de diverses organisations, de la société civile et des ONG, la ville a mis l'accent sur l'intégration et l'accès au marché du travail dès le début. « Plus de la moitié des réfugiés adultes, principalement des femmes, ont réussi à trouver un emploi dans la ville en l'espace de quatre mois », a déclaré Tomasz Pactwa, directeur du département des projets et des affaires sociales de Varsovie.
 
L'attitude du grand public est un autre élément essentiel auquel ils se sont attelés pour éviter une propagande négative autour des réfugiés. Après avoir mené une enquête, les autorités municipales ont identifié les craintes des citoyens, telles que le surpeuplement et la criminalité, et y ont répondu par des campagnes de communication. Ces efforts ont porté leurs fruits puisque le discours a changé et la solidarité a prévalu.
 
Instrumentalisé par les populists
 
Toutes les villes n'ont pas des histoires aussi positives à raconter. Le Liban est le pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés par habitant. Il est confronté à l'une des pires crises économiques et financières que le pays ait connues depuis des décennies, si ce n'est plus. La plupart des habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le taux d'inflation dépasse les 150 %.
 
Les réfugiés dans le pays ne sont pas considérés comme un problème à résoudre, mais plutôt comme un outil permettant aux élites politiques de gagner en influence grâce à une rhétorique populiste et à la diffusion d'idées fausses. « On constate une augmentation alarmante de la discrimination, du harcèlement et de la violence à l'encontre des réfugiés » ,explique Fatima A. Ibrahim, directrice exécutive du projet Refugees=Partners (Liban et Syrie).
 
Changer les mentalités sur la migration
 
Gaziantep, une importante ville turque proche de la frontière syrienne, accueille un demi-million de réfugiés, c'est-à-dire un cinquième de sa population. Depuis 2015, les autorités locales ont adapté leurs services à la situation en établissant des directives locales sur la prise en charge des réfugiés qui ne laissent personne de côté et incluent une planification tenant compte des conflits.
 
La ville a ouvert un département de gestion des migrations, un centre de recherche sociale, des unités de soins de santé, des centres communautaires, des centres d'art et de formation professionnelle, un foyer de solidarité et d'autonomisation des femmes et un centre de réadaptation, tout en distribuant de l'aide humanitaire. « À Gaziantep, nous pensons que la migration n'est pas un problème à résoudre, mais une réalité à prendre en compte », a déclaré Önder Yalçın, directeur du département de la migration de la ville de Gaziantep.
 
Apprendre les uns des autres
 
L'intégration se fait au niveau local et représente un véritable défi pour les communautés locales qui manquent de capacités, de connaissances et de ressources financières. « C'est pourquoi nous avons lancé le projet européen IncluCities, afin de permettre un échange de bonnes pratiques entre les villes mentors et les villes mentorées pour améliorer l'intégration locale », a déclaré Maria Grazia Montella, responsable des migrations au CCRE.
 
Les réponses des acteurs sur le terrain, des villes, de leurs réseaux de soutien et des associations de collectivités locales et régionales sont remarquablement positives. En deux ans et demi, les villes participant au projet IncluCities ont déjà entamé d'impressionnants processus de changement.
 
Le projet belge #BuddieswithRefugees est reproduit dans la ville sicilienne de Capaci. Un organisme de conseil aux migrants a été mis en place dans la ville grecque de Levadia pour co-créer des politiques avec les nouveaux arrivants.
 
En France, la ville de Saint-Jean-de-la-Ruelle a créé une maison des femmes pour intégrer les réfugiés en tenant compte de leurs besoins particuliers. Et avec la guerre de la Russie en Ukraine, Jelgava, en Lettonie, est passée d'une poignée de réfugiés à plus de mille. La municipalité a réussi à créer de toutes pièces un centre d'information et d'accueil opérationnel pour les nouveaux arrivants.
 
Partout, nous pouvons voir des avancées et c'est l'objectif principal de notre projet. Chaque ville a une dynamique et des structures différentes, mais les principes fondamentaux qui consistent à aborder la migration sous l'angle de l'inclusion et du respect des droits de l'homme sont au cœur d'une gestion réussie au niveau local. Grâce à IncluCities et à des projets similaires, les principes et les pratiques qui fonctionnent dans un endroit peuvent être reproduits et adaptés dans d'autres endroits.
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